Un acteur au cœur de la digitalisation de la formation et des nouvelles compétences

En bouleversant l’économie, la transformation numé-rique exige de fortes capacités d’adaptation et d’agilité, de la part des entreprises, et même des organismes de formation. Face à ces changements, la formation fournit une partie de la réponse en favorisant l’évolu-tion des compétences et des pratiques. Olivier Gauvin, Directeur Pôle Innovation Sourcing-Emploi-Formation chez Opcalia nous éclaire sur le rôle d’Opcalia dans l’accompagnement de la digitalisation.

M. Gauvin, comment les OPCO peuvent-ils accompagner, accélérer la digitalisation des entreprises ?

Non seulement nous pouvons, mais surtout nous le devons. Il est vital pour toutes les structures de s’approprier les concepts et outils liés à la digitalisation, et il y a urgence ! Dans son étude de 2015 « Transformation numérique et vie au travail », Bruno Mettling mettait déjà en évidence le rôle central de la formation professionnelle pour accompagner la trans-formation digitale des entreprises et la nécessité pour les organismes de formation de prendre la vague du numérique.


 Si la réponse doit s’adapter aux réalités de chaque entre-prise et de chaque secteur, à Opcalia nous avons en tout cas une ligne directrice : c’est par la création d’outils d’accompagnement et la réalisation d’expérimentations au plus près des préoccupations que nous aidons nos clients à engager leur transformation.

Par exemple, en termes d’outils, nous proposons aux entreprises un autodiagnostic de leur maturité numérique. Logique : en commençant par un état des lieux, on part plus facilement dans la bonne direction !  En termes d’expérimentations, Opcalia porte avec la FFP le projet « La formation digitale au service de l’employabilité et de la compétitivité » dans le cadre du PIA (Programme d’Investissement Avenir). Ce projet a pour but d’accélérer la transformation digitale des entreprises, en particulier les TPE/PME, des organismes de formation et des centres de formation d’apprentis (CFA) en Bretagne.

Au quotidien, vos interlocuteurs sont les responsables formation. Dans quelle direction leur métier évolue-t-il ?

Pour les plus touchés par la fracture numérique, le responsable formation participe bien sûr à l’accompagnement de ces changements profonds. Aujourd’hui, il ne peut plus se contenter d’une mission de « passeurs de contenus » ou de « gestionnaire de plans », il devient aussi « un manager de la performance » et est tenu de montrer l’impact de son activité sur le développement de l’entreprise. Le RH du 21ème siècle doit avoir de nouvelles aptitudes pour « suivre » la transformation : la curiosité, la veille à 360°, l’agilité et la capacité d’apprendre à apprendre, la communication/marketing,… et la capacité à contrer les problématiques de budget. C’est là qu’un outil comme Espace Formation prend tout son sens : en simplifiant l’achat de formation et la gestion administrative, il laisse le champ libre au RRH pour endosser son nouveau rôle de chef d’orchestre. Le site propose une variété de formations sélectionnées par nos soins et à tarif négocié. Cette interface permet de dématérialiser toutes les actions : recherche des formations, inscription des salariés, conventionne-ment avec les organismes, gestion des sessions jusqu’à l’évaluation des formations.

Si les RRH deviennent des « chasseurs » de tendances, que deviennent les formateurs ?

Si on l’utilise de façon adéquate, le numérique peut devenir un véritable atout pour le développement de l’apprentissage en termes de motivation, d’adéquation pédagogique et d’organisation (suivi, rythme de l’alternance, mobilité européenne). Il ne faut donc pas oublier d’embarquer les organismes de formation et les CFA/UFA (Centres et Unités de formation par apprentis-sage) dans ce monde digitalisé : ils ont un rôle primordial à tenir pour travailler sur les compé-tences de demain et permettre aux apprenants de maîtriser les outils digitaux dans leur activité. Opcalia est l’acteur idéal au regard de ces liens avec le monde de l’entreprise, de la formation et des financeurs. Que ce soit en 2017 par une enquête nationale sur la digitalisation des CFA (auprès de 1 111 CFA/UFA/SA) ou en 2018 par l’étude sur la maturité numérique des organismes de formation (108 OF répondants), nous soutenons cet élan et accompagnons ceux qui n’ont pas enclenché cette transition. En 2018, grâce au FPSPP, Opcalia a accompagné 42 organismes de formation dans leurs projets de digitalisation.

Et pour le public final, l’individu, qu’en est-il ?

Le numérique change l’accès aux sources de contenus. La connaissance et le savoir deviennent des commodités accessibles à tous. Opcalia a suivi cette logique et a développé une collection d’applications pédagogiques : des savoirs fondamentaux avec l’appli 1001 Lettres, du code de la Route avec l’appli 1001 Routes jusqu’à la familiarisation de la langue française pour les étrangers avec l’appli 1001 Connexions France. Et nous ne nous étions pas trompés : plus de 41 000 téléchargements.
Faciliter l’accès à tous à la formation et à l’emploi est notre leitmotiv chez Opcalia. Que ce soit pour redonner le goût d’apprendre, faciliter l’apprentissage, la préparation à des examens ou encore s’acculturer et découvrir de nouvelles choses, la collection des applis by Opcalia répond à notre volonté de populariser les apprentissages.

Enfin, on parle de plus en plus d’intelligence artificielle en matière de ressources humaines, quel est votre regard là-dessus ?

Je ne suis pas de ceux qui craignent l’IA. On peut imaginer qu’une de ses applications sera de piloter la gestion et l’anticipation des besoins de compétences de façon centralisée et assistée. Ces besoins prévisionnels seront alors traduits automatiquement en parcours de formation personnalisé pour chaque collabora-teur. Les collaborateurs auront alors l’occasion de s’épanouir et de se développer profession-nellement grâce à des formations adaptées à leur niveau et à leurs besoins pédagogiques, répondant à leur objectif d’employabilité et à leur métier. Il ne faut pas voir l’intelligence arti-ficielle comme quelque chose qui remplace l’humain, mais comme quelque chose qui va améliorer la qualité de contact, de service des humains aux humains, en leur permettant d’être plus présent là où la valeur ajoutée de l’humain va être la plus forte. 

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