Regardons maintenant comment le dialogue social autour du développement des compétences s’organise dans l’entreprise.
Plusieurs instances interviennent :
- Le CSE est consulté sur les orientations stratégiques à trois ans de l’entreprise et le plan de développement des compétences qu’elle met en œuvre.
- Les syndicats négocient avec l’employeur des accords pouvant porter sur la formation et l’évolution professionnelle : GPEC, fréquence des entretiens professionnels, mise en œuvre de la formation en dehors du temps de travail, abondement du CPF ou conditions du co-financement pour certaines formations, etc.
Dans la vidéo ci-dessous, Philippe Debruyne, secrétaire confédéral à la CFDT et membre du conseil d’administration de France Compétences, analyse la façon dont les représentants du personnel, et notamment le CSE, peuvent et doivent s’emparer du sujet de la formation dans l’entreprise. Il revient sur les thématiques à aborder, selon lui, en priorité par les syndicats dans les négociations sur la formation, et sur les enjeux à prendre en compte : accès à la formation des salariés les plus fragiles, équilibre vie professionnelle / vie personnelle, organisation du travail. |
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Vous l’avez compris, le financement et les modalités d’utilisation du CPF seront sans doute l’un des sujets de négociation importants inscrits à l’agenda des DRH dans les prochains mois. Mais beaucoup d’autres thématiques peuvent être abordées avec les partenaires sociaux.
Interview |
Nous sommes allés à la rencontre de Stanislas Surun, co-fondateur et DRH du groupe Magnum. L’entreprise, installée à Gonesse en région parisienne, compte 250 salariés permanents et fait travailler près de 450 freelances. Des techniciens spécialisés dans le son, la lumière, l’audio, la vidéo qui interviennent sur des congrès mais aussi des événements comme l’illumination de la Tour Eiffel pour les JO de 2024 ou les shows de la Fashion Week de Paris.
Des professionnels que l’entreprise a parfois du mal à recruter tant leurs compétences sont rares. Pour contourner cette difficulté, Stanislas Surun mise sur la formation et plus particulièrement sur l’Afest, la formation en situation de travail. Écoutez dans l’interview ci-dessous (cliquez sur l’icône « play » ci-dessous), comment il entend aborder ce sujet avec les partenaires sociaux de l’entreprise.
Ce qu’il faut retenir
- Pour que la formation professionnelle s’impose enfin comme un objet de dialogue social dans les entreprises, l’une des clés réside dans la bonne compréhension par tous de la réforme, de ses enjeux, des nouveaux dispositifs créés par la loi.
- Les sujets de négociation sont nombreux, mais le défi pour la DRH et les représentants du personnel de l’entreprise sera de réfléchir à la cohérence de l’ensemble des dispositifs mobilisés, d’articuler le plan de développement des compétences avec la stratégie de l’entreprise et surtout de ne pas faire l’impasse sur la question de l’égalité d’accès à la formation.
- Outre les modalités de mise en œuvre de la formation qui permettent à chacun de s’engager dans la construction de son parcours professionnel, les partenaires sociaux doivent prendre en compte les problématiques liées à l’organisation du travail et à l’équilibre vie personnelle / vie professionnelle.
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