Par Cécile Blondelon, Conseillère technique en charge du dossier RSE
Pour la CFTC, les enjeux économiques, sociaux et environnementaux sont liés. Partant de ce postulat, notre confédération promeut une prise en compte systématique de ces questions dans les décisions stratégiques des entreprises et les politiques publiques. In fine, il s’agit de transformer notre modèle capitaliste en une économie davantage respectueuse de l’humain et de son environnement.
Ainsi, la CFTC défend ardemment une transition écologique socialement juste de notre société, comme en témoignent nos « 66 propositions pour un pacte social et écologique », formulées avec d’autres acteurs de la société civile. Notre confédération est en effet convaincue qu’un tel changement de modèle constitue une opportunité pour renforcer notre compétitivité, redynamiser nos territoires, créer des emplois de qualité, redéfinir notre contrat social et préserver notre environnement. A nous de la saisir !
La RSE c’est un tout et non un meuble à tiroir
La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) est un outil pour y parvenir. Celle-ci doit être pensée globalement et non pas thématique par thématique (l’environnement d’un côté, le social ou la gouvernance de l’autre). Elle doit s’appliquer et profiter à tous, petites comme grandes entreprises, salariés, comme travailleurs indépendants.
C’est cette vision intégrée et inclusive de la RSE que la CFTC partage au sein des instances et groupes de travail spécialisés auxquels elle prend part, et lorsqu’elle est consultée sur des projets de loi.
Ce fût notamment le cas lors du projet de loi Pacte où notre confédération a plaidé pour une modification de l’objet social des entreprises incluant ainsi la responsabilité des entreprises vis-à-vis du bien commun et en faveur d’une plus grande participation des salariés aux organes de décisions et aux résultats de leurs entreprises.
Lors des Etats généraux de l’alimentation, la CFTC a appelé à une agriculture écologiquement, mais aussi socialement responsable, privilégiant les circuits courts, condamnant le gâchis et permettant à chaque agriculteur d’être rémunéré à la hauteur de son travail.
Pour responsabiliser les multinationales quant aux risques que leurs activités font peser sur leurs sous-traitants (souvent des PME), la CFTC a soutenu l’adoption de la loi sur le devoir de vigilance et propose de légiférer pour limiter les délais de paiement.
Pour que les PME se saisissent de la RSE, la CFTC a soutenu la démarche de la CPME visant à promouvoir « la RSE dans les TPE-PME ». Notre confédération a d’ailleurs été la première organisation syndicale à signer le texte final qui intègre l’ensemble de nos revendications.
Enfin, lorsque des décisions ou des accords nous semblent négliger les risques sociaux ou environnementaux, nous manifestons nos désaccords.
C’est ce que nous avons fait en signant le courrier commun de 72 organisations demandant aux parlementaires français de ne pas ratifier le CETA (accord commercial avec le Canada).
https://www.cftc.fr/actualites/social/ceta-mercosur-libre-echange
Si nous nous réjouissions des progrès accomplis et de la reconnaissance progressive de la RSE par les acteurs politiques et économiques, nous n’ignorons pas le chemin qui reste à parcourir. Mais avant d’aller plus loin, il convient en premier lieu de veiller à l’application des lois adoptées. A titre d’exemple, celle sur le devoir de vigilance prévoit que les représentants de salariés soient consultés pour élaborer des plans de vigilance. Aucune multinationale ne l’a pour l’instant fait.
Il nous semble également important que l’environnement devienne une composante du dialogue social. Cela est nécessaire tant la transition écologique impactera les salariés.
Le « verdissement » des métiers et des modes de production, entraînent déjà une évolution des compétences et des process qu’il convient d’anticiper pour sécuriser le parcours professionnel des travailleurs.
https://www.cftc.fr/actualites/au-boulot-pour-la-planete%e2%80%89