
Par Charles-Henri Besseyre des Horts, Professeur Emérite à HEC, Président de l’AGRH
Suite aux travaux d’une équipe de chercheurs de l’Ecole des Mines de Paris sur la SOSE (Société à Objet Social Etendu)1 en 2015 dont s’est largement inspiré le rapport Notat-Sénart2, publié en mars 2018, et l’application de certaines dispositions de la loi PACTE votée en Avril 2019, le concept d’entreprise à mission3 a acquis une forte notoriété avec l’importance nouvelle de la définition de la raison d’être pouvant être inscrite dans l’objet social de l’entreprise.
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Par Martin RICHER est consultant en Responsabilité Sociale des Entreprises. Fondateur de Management & RSE
La RSE est un objet théorique ancré dans les sciences de gestion. Son demi-frère, le développement durable, est né au sein des sciences du vivant. L’une comme l’autre font rarement incursion dans le débat public. C’est pourtant ce qui s’est produit en 2018 et 2019 avec la concertation et la controverse qui ont entouré la réalisation du rapport Notat – Senard puis le vote de la loi PACTE.
Remis au gouvernement le 9 mars 2018 par Nicole Notat, présidente de la société de notation Vigeo-Eiris et Jean-Dominique Senard, à l’époque président du groupe Michelin, le rapport sur « L’entreprise, objet d’intérêt collectif » a relevé le défi d’affronter la grande défiance que les citoyens français adressent à leurs grandes entreprises (voir : « L’entreprise en 2019 : la disruption ou la détestation ! » http ://management-rse.com/2019/02/19/lentreprise-en-2019-la-disruption-ou-la-detestation/). Si cette défiance s’adresse aux grandes entreprises alors que les TPE et PME font au contraire l’objet de jugements positifs, c’est bien que les premières apparaissent « hors-sol », indifférentes à leur écosystème, alors que les secondes sont insérées dans des relations de proximité avec leurs parties prenantes, notamment leur territoire et leurs salariés.
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Interview de Laurent Berger, Secrétaire Général de la CFDT
Quelle légitimité possède une organisation syndicale pour s’immiscer dans des considérations sociétales et écologiques ?
Aujourd’hui plus que jamais, l’urgence sociale et environnementale nous oblige à prendre en compte les enjeux écologiques et sociétaux. Cela n’aurait pas de sens de faire autrement. Le réchauffement climatique accentue les inégalités sociales. On ne peut plus avoir une approche segmentée : les questions sont totalement liées. Pour la CFDT, ce n’est pas nouveau. Nous nous sommes toujours intéressés au développement durable. Notre boussole c’est le progrès, l’intérêt général dans toutes ses dimensions. En tant qu’acteur de la société civile le syndicalisme est légitime à défendre la planète car les activités du travail ont des effets sur elle et sur les droits humains. Ce n’est que dans une approche globale que nous pourrons construire des solutions. A la COP 21, le mouvement syndical international s’était d’ailleurs fédéré autour du constat suivant qui est devenu slogan : « Il n’y a pas d’emplois sur une planète morte ». Cela a été le point de départ d’un plan d’action sur la revendication d’une « transition juste » qui prenne en compte l’impact sur l’emploi d’une transition vers une économie bas carbone.
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Par Hubert Landier
Les entreprises, et plus particulièrement les grandes entreprises, sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à se recommander de la RSE, ceci au double sens de responsabilité sociale et de responsabilité sociétale, ce qui inclut les relations avec leur environnement. Peu importe pour l’instant les raisons d’un tel engagement (on y reviendra). La question qui se pose, c’est celui de la pertinence d’une telle démarche face aux perspectives que nous laissent prévoir les travaux du GIEC et de la communauté scientifique mondiale en ce qui concerne l’habitabilité même de la planète d’ici la fin du siècle.
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