Au-delà d’une expérience utilisateur personnalisée, un véritable pilotage de vos formations.
On entend de plus en plus parler de l’Intelligence Artificielle et des bénéfices qu’elle apporte aux professionnels que nous sommes. Mais il peut-être difficile parfois de savoir ce qui est faisable aujourd’hui, dans quelle direction on doit tendre pour ne pas rater le coche. Nous distinguons aujourd’hui trois niveaux auxquels l’intelligence artificielle peut être utilisée : micro, macro et stratégique. Pour une réelle efficacité, il faut toutefois essayer de tendre dès le début vers l’intégration de solutions alliant et synchronisant ces trois niveaux.
En 2019, l’intelligence artificielle a été placée au second rang des sujets les plus importants pour les RH et les RF après la personnalisation et les prestations adaptées lors du sondage Global Sentiment in L&D conduit par Donald H. Taylor. C’est dire si, dans la décennie qui vient, les professionnels du domaine ont de grandes attentes à ce sujet. Et pour cause tous secteurs confondus L’IA représente un marché de 7,3 Milliards de dollars et implique déjà plus de 1000 start-ups mais d’ici 2025 le marché va presque être multiplié par 10 pour atteindre 60 Milliards de dollar. Si l’entreprise est donc concernée dans son intégralité par ces nouvelles possibilités, les RH et la formation font partie des tous premiers secteurs avec le marketing par exemple qui doivent s’emparer de ce sujet.
Mais que peut-on en attendre précisément ? De fait, les avancées certes impressionnantes que représentent Deep Blue d’IBM, Deepmind ou les voitures autonomes de google sont très loin de ce qui peut nous être utiles dans notre vie professionnelle quotidienne. Entre ce qui existe déjà et ce qui n’est encore aujourd’hui qu’à l’état de projets ou de rêve, comment s’y retrouver ? Y a-t-il des limites ? c’est ce que nous allons essayer de voir dans ce panorama des différentes applications possibles de l’IA.
Depuis maintenant quelques années un petit nombre d’entreprises ont intégré l’intelligence Artificielle à leurs solutions. Et ceux principalement sous trois formes qui agissent à des échelles différentes.
Le niveau micro
Il s’agit ici d’une intelligence artificielle qui est à même d’analyser les difficultés et les progrès de l’apprenant pour lui proposer les exercices les mieux adaptés. Elle analyse aussi son appétence en fonction des typologies d’exercices et son assiduité. Je parle de niveau micro, car l’intelligence artificielle agit au cœur même de la formation. L’intérêt d’utiliser l’IA ici est d’éviter le désengagement de l’apprenant qui peut s’avérer coûteux. Grâce à ces différents algorithmes, la formation devient personnalisée, adaptée et prend en compte le rythme de progrès de l’apprenant. Il n’y a ici aucune intervention de la part de l’entreprise et de l’apprenant.
Le niveau macro
Il existe aussi un niveau macro pour l’utilisation de l’intelligence artificielle. Celle-ci se situe au niveau du choix des parcours qui peuvent être proposés en fonction du besoin exprimé, du métier, des habitudes de l’apprenant ou d’autres critères définis en amont par l’entreprise et le département des ressources humaines. Cela implique deux choses premièrement qu’une matrice, un plan, soit établi par les Ressources humaines et la formation en fonction des objectifs opérationnels de l’entreprise. Deuxièmement que l’employé renseigne un certain nombre de questions, voire de tests permettant de fournir les paramètres nécessaires le concernant qui seront traités par les algorithmes afin de proposer la ou les formations pertinentes.
A ce stade, il ne s’agit pas vraiment d’aide à la décision, mais plutôt d’aider l’apprenant (en contraignant ses choix) à s’y retrouver dans un catalogue de formation parfois très dense ou au sein de méthodes pédagogiques qu’il ne connaît pas. Évidemment une conséquence directe pour l’entreprise est une maximisation de son ROI dans les formations, mais cela peut aussi être un gain de temps pour les Responsables formations, si en plus de l’analyse et de la prédiction de l’IA, une automatisation a été mise en place. Les RF n’ont alors plus qu’à éventuellement contrôler et valider " les choix " des apprenants en fonction du budget restant et de leurs impératifs.
Au niveau stratégique
Ce niveau peut sembler proche du précédent et est même souvent confondu avec lui, mais il se situe en réalité un cran au-dessus. On entre ici dans de la véritable aide à la décision. Là encore il s’agit de créer une matrice, mais plus complexe. Il faut, en effet, y ajouter une pondération, car cette fois celle-ci ne reflète pas que les objectifs à court terme de l’entreprise, mais aussi ces objectifs à long terme (d’où la nécessité de la pondération). Elle tient compte également du budget (en tout cas de celui qui est connu pour l’année en cours), de la GPEC et des bilans personnels de chaque salarié. Cependant, du côté de l’apprenant quasiment rien ne change ; les mêmes questions et les mêmes tests sont présentés.
La différence est qu’ici l’intelligence Artificielle va être force de proposition dans les personnes à former en priorité, dans les arbitrages à faire en fonction du budget et des buts de l’entreprise. L’intelligence Artificielle pourra alors aussi garder en tête les formations aux longs termes ou celles qui nécessitent d’être constamment réactivées pour être maintenues à un niveau utile professionnellement.
Dans l’idéal, ces trois degrés coexistent et sont coordonnés au sein d’une entreprise, ou au moins au sein d’une solution de formation intégrée. Seulement si le premier niveau se rencontre de plus en plus aujourd’hui, le deuxième niveau et le troisième niveau sont encore extrêmement rares. Synchronisés entre eux et intégrés au sein de l’organisation, cela n’existe quasiment pas aujourd’hui.
C’est pourtant bel et bien dans ce sens qu’il faut aller, car les bénéfices sont nombreux : efficacité accrue des formations qui sont mieux adaptées et donc statistiquement plus souvent menées à termes avec succès, ce qui entraîne une rationalisation des budgets, un gain de temps conséquent et le maintien d’un haut niveau d’employabilité du collaborateur qui se sent valorisé d’où découle une image de marque employeur attirante.
Johan Michel
Johan Michel est Directeur Général, depuis 2014, de Speexx France, EdTech spécialisée dans les solutions de tests et de formations linguistiques multimodales. Titulaire d’un doctorat en informatique et auteur d’une thèse sur l’enseignement des langues assisté par ordinateur, il a partagé le début de sa carrière entre l’enseignement dans différentes universités et Speexx où il exerçait en tant qu’expert auprès des clients pendant 7 ans. Pour vous tenir informé des dernières tendances dans le domaine de la formation, rendez-vous sur https://www.speexx.com/fr/speexx-blog/